Daniel Melingo est réputé pour être le plus rockeur des tangueros. Né en 1957 à Buenos Aires, il n’est pas pour autant un argentin de souche puisqu’il a des origines grecques, arméniennes, basques et italiennes. Il a très tôt appris à jouer de la clarinette, de la guitare et du saxophone et a suivi des cours de musicologie. La dictature argentine des années 1970 l’a poussé à quitter son pays et à s’installer au Brésil où il commença sa carrière de guitariste auprès de Milton Nascimento. A partir de là, il va laisser sa formation classique de côté et va plus s’orienter vers le reggae, le rock contestataire et le punk.
De retour en Argentine au début des années 1980, il intègre le groupe de rock Los Abuelos de Nada en tant que saxophoniste, groupe qui a également été rejoint par Andrés Calamaro, qui deviendra très vite son complice. En parallèle, Daniel Melingo crée en 1982 le groupe Los Twist avec Pipo Cipolatti qui compose principalement de la musique rock des années 50 avec des paroles protestataires.
Ce n’est que dans les années 1990, une fois qu’il aura quitté les 2 groupes de rock, que Melingo va s’intéresser davantage au tango. A l’âge de 40 ans, Melingo ne va pas pour autant laisser de côté son penchant protestataire, ce qui va faire de ce chanteur de tango sa particularité. De retour en Argentine après avoir vécu quelques années en Espagne, il va présenter en 1997 l’émission télévisée Mala Yunta dans laquelle il invite de musiciens de rock à jouer du tango. Il sort en 1998 son premier album de tango « Tangos Bajos », puis un deuxième, « Ufa », en 2003. Ses plus gros succès sont malgré tout « Santa Milonga » sorti en 2004, et « Maldito Tango » sorti en 2008, album qui lui valut en 2009 le prix Carlos Gardel du meilleur artiste masculin de tango. Comme quoi, son interprétation peu conventionnelle du tango plait ! Son timbre de voix roque et grave et son look de voyou invétéré collent à la perfection avec le style de tango moderne qu’il chante, toujours autour des thèmes de société qu’il évoque avec beaucoup de noirceur et de dérision.
Son dernier album « Corazon Y Hueso » composé en 2007 casse avec cette tendance rebelle et crue. Cet album a été créé au départ pour accompagner une présentation photographique de son ami Alberto Garcia-Alex lors des Rencontres Internationales de Photographie de Arles. Dans cet album, Daniel Melingo s’y veut plus intimiste, à la limite du romantisme, mais toujours avec cette ambiance lugubre qui représente à ses yeux les débuts du tango. En effet, il interprète à merveille l’atmosphère des bas-fonds de Buenos Aires, dans les quartiers malfamés remplis de prostituées et de voyous qui s’adonnaient à l’époque à la passion de la chair et du tango. « Corazon Y Hueso » signifie le cœur et les os. Melingo touche au côté passionnel et parfois violent du genre musical. Vous pouvez télécharger l’album sur iTunes.
Sous des airs d’un Paolo Conte un peu allumé, le charme de Melingo opère à chacune de ses apparitions. Retrouvez-le ici interprétant la milonga « Noche Transtocada ».
Il sera en concert à Paris le 2 et 3 décembre 2011. Retrouvez toutes les informations sur notre forum.
1 commentaire
Muneca Linda a dit :
20 janvier 2013 à 12 h 42 min (UTC 1)
Prochain concert de Melingo le 5 avril 2013 à Bagneux (92)
http://www.salsatango.fr/forum/sorties-tango/melingo-corazon-hueso-vendredi-5-avril-2013-bagneux-92/