«

»

fév
27
2012

L’amour survit-il à la danse ?

Dans notre article « Etes-vous un salsaholic anonyme…ou qui s’assume ? », nous avions évoqué la passion de la salsa et des différentes phases d’évolution dans cet amour : la découverte de la salsa, l’addiction, la maturité, la déception puis la modération, voire l’abandon. Mais qu’en est-il de l’amour mélangé à la danse ? Un couple peut-il vraiment survivre à l’amour pour la danse et, vice et versa, la danse peut-elle rester une passion sans détruire le couple ?

De nombreux couples décident d’apprendre à danser ensemble. Cette décision provient de diverses raisons : elle est momentanée pour certains couples qui souhaitent apprendre une danse pour leur mariage ou plus sérieuse pour d’autres couples qui veulent partager un même centre d’intérêt. Pour ce dernier cas de figure, les couples s’inscrivent à un cours pensant que la danse va rapprocher le couple, mais il arrive que l’inverse se produise, surtout si le désir d’apprendre ensemble n’est pas réciproque. Il n’est pas facile d’apprendre à danser avec quelqu’un de proche car les divergences s’accentuent. Très souvent en cours, nous voyons des couples se prendre la tête parce qu’ils n’arrivent pas à produire le pas demandé par le professeur. Le comportement classique du « vrai » couple ressurgit alors : c’est la faute de l’autre ! Evidemment, des réflexions peuvent surgir au sein de partenaires qui ne se connaissent pas en privé, mais elles resteront plus raisonnables que pour un couple qui partage déjà pas mal de vécu ensemble. Cela peut créer du coup de nouveaux points de divergence au sein du couple. Puis il y a aussi le moment du « partage » du partenaire. Tout le monde n’est pas prêt à devoir partager son chéri avec une autre danseuse pendant un cours ou en soirée. Il faut savoir faire la part des choses et ne pas être trop jaloux afin de réussir avec sérénité la danse à deux avec son amoureux. Il est important aussi de ne pas essayer de convaincre l’autre que cette danse est faite pour lui si cela ne l’intéresse pas du tout, ou sinon, les disputes sont garanties !

Pour les célibataires, il est possible de trouver l’amour dans le milieu de la danse. Vous êtes nombreux à l’avoir vécu ! Au départ, cela nous semble être la situation idéale : trouver quelqu’un qui partage votre plus grande passion parait primordial car vous n’êtes pas prêt à laisser la danse de côté parce que votre chéri(e) ne danse pas. Il n’est pas rare de rencontrer « l’âme sœur » lors d’un cours ou d’une soirée dansante. Les danses latines s’y prêtent à merveille car elles se dansent plus ou moins de façon rapprochée. Qui, célibataire, n’a pas été séduit par le déhanché d’un danseur de salsa ou un boleo extraordinaire d’une danseuse de tango ? L’attitude en danse de couple a un pouvoir de séduction incroyable. Elle embellit la personne et laisse croire que l’amour est là, à portée de main. Et ce n’est pas seulement la façon de danser qui peut plaire, c’est l’ensemble que dégage la personne en dansant : son sourire, son regard, son élégance, sa confiance. Les vêtements portés dans les danses latines jouent également un rôle important dans l’image que le danseur montre aux autres. Evidemment, les chaussures portées par les danseuses attirent l’œil de ces messiers. Le fait de porter des talons est une véritable arme de séduction car le talon symbolise la féminité. Viennent s’ajouter les petites robes, les décolletés et les dos nus, des petites choses qui rajoutent du charme aux danseuses. Les hommes aussi prêtent beaucoup d’attention à leur façon de s’habiller : coiffure et chemise parfaites, chaussures adéquates. En tango argentin, le noir et le rouge sont les couleurs les plus portées, beaucoup de dentelle et de résille pour les filles, du sobre et de l’élégance pour les hommes.

Une fois que vous avez été séduits par le paraitre de votre partenaire de danse, vient le moment de la danse. Le physique effectivement ne fait pas tout : il faut surtout ressentir quelquechose de magique au moment de danser ensemble. Cela est surtout très déstabilisant en tango argentin où les personnes dansent le plus souvent en position d’abrazo, très rapprochée au niveau du haut du corps. Il ne faut pas oublier que les danseurs de tango sont connectés par le torse : le danseur transmet toutes les indications à sa danseuse par l’impulsion qu’il émet par le haut de son corps. Lorsque les deux danseurs sont parfaitement connectés et qu’ils finissent par ne faire plus qu’un en dansant, cela devient magique. Une harmonie parfaite se dégage et un mélange complet de sentiments agit : le bonheur, la sérénité, l’admiration, le confort. Tous ces sentiments mélangés peuvent alors être interprétés comme de la passion, puis ensuite faire que les personnes tombent en amour l’une pour l’autre. Je disais que c’est très déconcertant car les danseurs ne se connaissent pas mais le fait d’avoir vécu ensemble un moment d’intimité dans la danse semble les lier « à jamais »…Et c’est là que cela peut faire très mal ! La symbiose en danse est certes rare mais pas unique ! Ce que vous avez pu ressentir avec un danseur peut avoir été vécu plusieurs fois par ce même danseur avec des partenaires différentes. Il ne faut pas s’abandonner à cette confusion de sentiments et rester lucide, malgré la magie de l’instant ! Certes, cela peut être le début d’une belle histoire mais le plus souvent des cas, cela n’est juste qu’un superbe moment au cours d’une soirée, comme il y en aura probablement d’autres…

L’amour dans la danse est démontré avec talent dans le court métrage Milonga de l’italien Marco Calvise, qui a obtenu de nombreuses récompenses en Italie dont le prix du meilleur réalisateur au Capalbio Cinema International 2011 et le prix du meilleur court métrage au Festival de cinéma Settimo Senso 2011 de la ville de Scafa et au Festival Internazionale del Cinema dell’Aquila. En 12 minutes, ce jeune réalisateur d’à peine 30 ans met en scène un homme qui observe ce qui se passe au cours d’une milonga. Il y a quelques couples sur la piste et il porte son attention sur une danseuse de tango vêtue de blanc et suit, avec captivation, son comportement face à un danseur très séduisant…

Marco Calvise a voulu traduire à travers ce film succint la célèbre citation du compositeur Enrique Santos Discépolo : Le tango est une pensée triste qui peut se danser. Il y montre une histoire d’amour à trois : la femme trahie, l’homme insolent et le tango, qui semble être le plus fidèle des amants. Le mérite revient aux acteurs qui, avec leurs seuls mouvements, ont su transmettre toutes leurs émotions à l’homme aigri qui les regarde. Les sentiments d’amour, de passion, de souvenirs et de mélancolie se mélangent au cours d’une seule danse. Voilà un court métrage au parfum doux amer de l’amour dans la danse…

2 commentaires

  1. marie hertgen a dit :

    je suis tombée en amour pour un danseur espagnol de salsa, kizumba, batchata !
    on a eu un coup de foudre il y a mois et avons vécu ensemblede suite ;
    j’étais déjà une danseuse avant lui mais il m’a appris les latines et on va danser toutes les semaines ;
    oui c’est parfois compliqué ce côté charmeur mais il est dans la vie doux, tendre, attentionné, gentil ; il a fallu revoir certaines côtés dominant et charmeurs et celà semble être rentré dans l’ordre et on a et jamais je ne pourrais imaginer vivre sans lui et maintenant il est temps de voir autre chose que les histoires de fesses !!
    celà se passe bien et on est heureux c’est ce qui compte et surtouut on a autre chose dans la vie comme point commun que la danse heureusement ;
    voilà vive la danse et surtout VIVE LES LATINS !!!

    1. Conscience a dit :

      Bonjour,
      Pour une émission de France 2 qui s’appelle « Je t’aime etc… » et un reportage très bienveillant sur la danse Kompa, je recherche un joli témoignage comme le vôtre de quelqu’un qui a rencontré l’amour par la danse latine. Seriez-vous d’accord pour être interviewée ? Mon numéro est le 0681454695. BIen à vous, Nathalie Conscience.

Laisser un commentaire

Votre adresse ne sera pas publiée.

Vous pouvez utiliser les balises HTML suivantes : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>