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oct
26
2013

Un an sans danser : le bilan

Voilà aujourd’hui un an, 365 jours, que je ne danse plus, suite à un accident survenu lors d’une soirée tango. Cela faisait déjà deux ans que je sentais une douleur au coussinet du pied droit. Des radios n’avaient rien donné à l’époque, du coup, lorsque la douleur réapparaissait après une soirée intense, je laissais mon pied au repos les jours suivants, et ça allait mieux. C’était gérable en tout cas ! Mais lors de ce vendredi 26 octobre 2012, mon pied a mal pivoté sur un sol non glissant, et tout à basculé…
Je suis restée assise plus d’une heure, pensant que la douleur passerait. Mais non…Le lendemain, le médecin évoque une fracture de fatigue, terme qui sera repris dans l’IRM passée une semaine plus tard, sans trop de recherche de la part du radiologue. La fracture de fatigue est la blessure du marathonien par excellence. Elle survient principalement sur un os sain du fait d’une activité physique soutenue, intensive et répétitive. Elle touche les métatarses, petits os à l’avant du pied. Pour ma part, la douleur était insoutenable au niveau du coussinet sous l’orteil droit.

Le médecin m’avait alors prescrit des semelles orthopédiques qui, en relevant la plante du pied du côté de ma douleur, déplacerait le poids de mon corps de l’autre côté du pied, et me soulagerait. Effectivement, cela m’a soulagée au début, mais au bout de 4 mois, sans réelle amélioration, en plus de séances d’ultrasons chez le kiné, et après avoir porté des baskets et des bottes plates fourrées pendant tout l’hiver, il fallait se poser des questions…

C’est en consultant enfin un orthopédiste dans un hôpital réputé que j’ai enfin appris, d’une part, ce que j’avais vraiment, et d’autre part, comment solutionner mon problème, au moins momentanément. C’est ainsi qu’au mois de juillet dernier, soit 9 mois après l’accident, la nouvelle IRM a montré que j’avais encore une grosse inflammation autour du gros orteil. Un petit os était fissuré depuis le début sur une articulation, un sésamoïde, ce qui avait enflammé le contour et avait dégagé un liquide qu’il fallait atténuer pour enfin pouvoir me soulager. L’infiltration qui m’a été administrée fin juillet m’a carrément fait du bien. Elle m’a permis de partir en vacances et d’envisager des journées de visite bien chargées sans trop de difficultés à marcher.

Aujourd’hui, ma douleur s’est estompée, même si l’os n’est toujours pas ressoudé et qu’à force de trainer ma blessure depuis un an, avec une posture pas très naturelle pour ne pas dire penchée, j’ai fini par user les os des autres petits orteils d’à côté. Un ostéopathe m’aide depuis à remettre tout en place, pied, cheville, genou, hanche, afin de marcher normalement et de reprendre la danse petit à petit. J’ai réussi à danser quelques salsas depuis fin août, sans grande conviction et surtout avec une énorme hantise de me blesser encore. Je suis à nouveau au repos depuis quelques semaines, et je pense réessayer la danse début novembre.

Côté tango, j’ai essayé de reprendre également fin août, lorsque je me sentais prête à redanser, surtout avec une envie ENORME de retrouver les sensations formidables de cette danse. Autant j’ai réussi à me passer de la salsa pendant cette année, autant, qu’est-ce que le tango m’a manqué ! Je suis donc partie pour danser en plein air fin août, mais après plus de 2h assise à faire banquette à côté d’une grosse brochette de filles, j’ai abandonné, super déçue, et je suis rentrée. C’est certain que mes baskets de danse n’étaient pas très glamour, à côté de ces jolies danseuses en talons hauts et jupes fendues, mais les talons ne font plus partie de ma vie depuis un an, et seuls les baskets de danse peuvent me permettre de revenir doucement à la danse tout en protégeant au mieux mon pied. Je vous passe les détails de tout ce poids que je ressentais dans le métro, de retour chez moi, et toute cette déception qui m’envahissait, après 10 mois d’attente…Cela était devenu comme un fantasme, je m’étais tant de fois imaginée à nouveau sur une piste, je m’étais même vue danser dans mes rêves, c’est dire ! Tout cela s’est envolé en quelques minutes, de retour à la dure réalité des soirées blindées de danseuses et remplie de danseurs de plus en plus exigeants, qui parfois semblent avoir du mal à reconnaitre celles avec lesquelles ils aimaient pourtant tant danser autrefois…

J’ai profité de cette année de pause pour me consacrer davantage à mes autres activités, notamment au piano que j’avais un peu délaissé, les journées de boulot s’enchaînant dans le passé trop souvent sur des sorties tango ou salsa. J’en ai aussi profité pour faire un point avec moi-même, chose que nous avons rarement le temps de faire avec nos emplois du temps chargés. La danse occupait une part importante dans ma vie depuis 8 ans, et ne plus pouvoir la pratiquer m’a mis une énorme claque et un grand vide d’un seul coup. Je suis passée par des moments difficiles, de frustration et d’ennui aussi.

J’ai alors entrepris une démarche d’amélioration personnelle. J’avais réussi à estomper mes défauts et à cacher mes peurs à travers la danse. A présent, j’étais confrontée à moi-même pour un bon moment, alors autant cerner ce qu’il était désormais nécessaire de corriger. La timidité, la confiance en soi, la peur du jugement des autres, voici quelques uns de mes défauts que j’avais réussi à mettre de côté dans la danse car bizarrement, je me sentais bien en dansant, aucune peur du regard de l’autre, je savais que je maitrisais et j’arrivais à m’épanouir ainsi.

Cette quête à l’amélioration m’a également donné l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, aucun danseur pour le coup, et j’ai appris pleins de choses sur des domaines divers et variés…

Et cela fait un bien fou finalement !

Pendant cette année, je me suis focalisée sur mon ressenti quand je dansais, c’est ce qui m’a le plus manqué, cela m’étant difficile de retrouver ces sensations ailleurs. J’avais fini par oublier les ambiances de soirée, l’esprit de compétition qui pouvait parfois y régner. Cela m’a frappé de plein fouet de retour à la danse, et cela donne à réfléchir.

Certes, la danse reste ma passion première mais cette pause obligatoire m’a obligée à me calmer, à regarder ce qui se passe réellement dans ma vie, et à voir ceux qui sont restés auprès de moi, sachant que je ne dansais plus. Je ne pense pas que la flamme se soit éteinte, c’est juste que le manque d’habitude et la déception sont en train progressivement d’étouffer l’envie. Vous souvenez-vous des étapes de toute passion évoquées dans l’article « Etes-vous une salsaholic anonyme » ? La passion passe obligatoirement par une phase d’épuisement, de ras-le-bol presque, qui peut soit aboutir à sa fin soit repartir de plus belle. Cette année a été assez difficile, je pense qu’une étape a été franchie. Voyons ce que le futur nous prépare…

4 commentaires

  1. Walid a dit :

    Très belle auto-biographie de ta dernière année… Je te souhaite un très bon rétablissement, et que tu puisses à nouveau savourer les plaisirs de la danse… Walid

    1. Muneca Linda a dit :

      Merci pour ton soutien !

  2. Anonyme a dit :

    merciiiiiii. J’ai cru que cette experience etait directement la mienne , moi aussi danseuse de tango argentin juchée sur mes talons. salsa kiz trek..
    j’ai dû abandonné petit a petit ce qui m’a bcp isolée. Moi aussi je suis pianiste amateur…et me suis trouvée de plus en plus face à moi meme , car j’ai vite vu tous les films de tous les quartiers.
    3 infiltrations en 2 ans , les dernières inutiles. je vis depuis 2 mois avec des chaussures de rendo rigides…alors la danse !!!!
    j’etais limite deprime…tin article m’a fait du bien.

    1. Muneca Linda a dit :

      Il faut tenir bon chère danseuse ! Voilà 5 ans maintenant que je me suis blessée au pied, vous avez pu lire comment s’est passée ma première année, j’écrirai bientôt sur les 4 années qui ont suivi, cela vous redonnera de l’espoir ;) . Retenez que jamais rien ne pourra vous enlever la passion pour la danse, et que les sensations, qui au départ vous manquaient à en pleurer, deviennent avec le temps de bons souvenirs :) . COURAGE

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