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déc
24
2018

La Llorona, une légende mexicaine

A cette période de Noël, les contes et légendes font le bonheur des petits et des grands, même si certains font un peu peur…La Llorona (La Pleureuse) est une légende mexicaine qui connait plusieurs versions d’une femme fantôme qui déambule dans les rues le soir en pleurant. Certains disent qu’il s’agirait de l’âme de La Malinche, femme amérindienne devenue esclave qui fut offerte aux espagnols pendant la Conquête du Mexique. Elle aurait trahi les Mexicains en collaborant avec les espagnols. D’autres disent qu’il s’agirait d’une femme riche et cupide qui aurait noyé ses enfants quand elle perdit ses richesses en devenant veuve et qui serait de retour pour payer ses crimes. Ou alors qu’elle serait une jeune femme morte la veille de son mariage et qu’elle revenait apporter à son fiancé la couronne de roses qu’elle n’avait pas pu porter, ou encore qu’il s’agirait d’une épouse morte en l’absence de son mari et qu’elle revenait pour un dernier baiser. Une autre légende dit qu’elle fut assassinée par son mari jaloux et qu’elle revenait pour prouver son innocence. Voilà de nombreuses versions, laquelle doit-on croire ?

La version originale de la légende dit que la jeune femme serait la déesse aztèque Cihuacoatl, déesse de la maternité et de la fertilité, qui annonçait l’arrivée d’événements terribles pendant la Conquête du Mexique en criant « Oh mes enfants ! Où pourrais-je vous emporter pour ne pas tous vous perdre ? ». Et c’est cette légende là qui a inspiré la légende traditionnelle la plus populaire aujourd’hui au Mexique qui raconte qu’au milieu du XVIeme siècle, les habitants de Tenochtitlan, ancienne capitale de l’empire aztèque, fermaient leurs portes et leurs fenêtres à la tombée de la nuit. Les rues se remplissaient alors d’un brouillard épais à l’intérieur duquel déambulait une femme vêtue de blanc et le visage recouvert d’un voile. Cette femme s’arrêtait toujours sur la grande place Zocalo, s’agenouillait et levait le visage vers l’est, puis elle continuait sa route jusqu’au lac Texcoco où elle disparaît. On dit que la Llorona partait chercher ses enfants qu’elle avait elle-même tués. On raconte qu’elle aurait poussé un de ses fils dans un puits, un autre dans la rivière et qu’elle aurait brûlé vif le dernier en l’aspergeant d’essence. On dit que les habitants l’entendaient pleurer et crier « Oh mes enfants !» dans les rues, et ceux qui s’y approchaient apprenaient des révélations atroces ou mouraient. Aussi, si la Llorona rencontrait un enfant sur son chemin ou près de la rivière, elle le tuait en s’apercevant que ce n’était pas le sien. Une légende assez effrayante en fait !

La tombe de la Llorona se trouve dans la ville de Jerez au Mexique à l’entrée du cimetière des Douleurs. Une statue de pierre d’une femme qui pleure la représente, ressemblant étrangement à une vierge. Beaucoup de personnes disent avoir vu ses mains bouger et changer de position et aussi ses yeux s’ouvrir et se fermer. On dit que ses yeux ouverts vous suivent du regard et que quand elle a les yeux fermés, c’est qu’elle est sortie du cimetière et qu’elle est partie chercher ses enfants à la rivière…

La légende de La Llorona a inspiré une chanson du même nom à la fin du XIXème siècle qui est interprétée au son istmeño, originaire de l’isthme Tehuantepec dans la région d’Oaxaca. Le rythme ressemble à la valse et l’accompagnement se fait à la guitare principalement. Le chant se faisait à l’époque en langue zapoteca. Cette chanson connait une immense notoriété au Mexique ainsi qu’au sud-ouest des Etats-Unis et a été maintes fois reprises par des artistes ou dans des films comme Frida ou Coco. J’ai choisi ici l’interprétation magnifique et mystique d’Angela Aguilar, jeune chanteuse mexicaine de 15 ans, née aux Etat-Unis d’une famille d’artistes réputés dans le style musical mariachi et ranchero, dans lequel elle évolue à merveille aujourd’hui.

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