Présentation rapide : cet article propose une comparaison structurée entre deux aérophones à anche libre. Il situe ces instruments dans l’histoire du XIXe siècle, depuis Demian et Wheatstone jusqu’aux fabriques italiennes et allemandes.
Contexte organologique : les principes acoustiques restent proches, mais la disposition des boutons, le système bi‑sonore ou uni‑sonore et l’ergonomie différencient nettement chaque modèle.
La trajectoire vers Buenos Aires explique l’identité sonore du bandonéon dans le tango, tandis que le concertina trouve sa place en musique de chambre et en folk.
Nous reviendrons sur les fabricants clés comme ELA et Alfred Arnold, les périodes décisives et l’impact des guerres sur la production.
Objectif pour le lecteur : savoir reconnaître ces instruments, comprendre leurs implications de jeu et choisir ou restaurer un modèle adapté à son répertoire.
Tour d’horizon rapide : quelles différences essentielles entre bandonéon et concertina
À première vue, la silhouette hexagonale et les boutons face au soufflet identifient le concertina, tandis que l’autre instrument montre un châssis plus rectangulaire avec des claviers latéraux et des boutons rentrants.
Systèmes et disposition : les deux instruments sont des aérophones à anche libre et existent en versions bi‑sonores (note différente tirant/poussant) ou uni‑sonores. Le mapping des boutons varie beaucoup selon les modèles : l’anglo‑concertina est souvent bi‑sonore, alors que le système « Rheinische Lage » domine pour le bandonéon dans le tango.
Sur le plan du jeu, les mains sanglées sur le châssis favorisent une grande maîtrise du soufflet et des articulations. Le concertina offre plus de liberté digitale selon les modèles, ce qui influe sur les phrasés en musique folk et de salon.
Couleur et projection : l’un délivre un timbre plus velouté et puissant, idéal pour la scène tango, l’autre propose des sons plus directs et une insertion fine en petits ensembles. Rappels utiles : bien qu’ils ressemblent comme accordéon sur le principe du soufflet, leurs claviers, systèmes et répertoires diffèrent.
Origines et invention au XIXe siècle romantique
Le XIXe siècle marque une véritable révolution pour les aérophones. En 1829, la première mention d’un « accordion » arrive avec le dépose brevet de Cyril Demian à Vienne. Peu après, Charles Wheatstone transforme le principe en soufflet : du symphonium (1825) naît le concertina vers 1833–1835.
Charles Wheatstone et la naissance
Wheatstone fixe des croisements techniques qui servent de base aux instruments à boutons. Sa démarche fait du concertina un jalon décisif dans l’histoire des soufflets.
Heinrich Band, Zimmermann et l’essor
À partir du konzertina d’Uhlig, heinrich band imagine un clavier neuf. Zimmermann fabrique à Carlsfeld dès 1850 et baptise l’instrument en 1854. L’absence d’un brevet strict favorise la diffusion et les innovations industrielles.
De l’Europe à Buenos Aires : trajectoires migratoires
Vers 1870, des marins et migrants portent l’instrument jusqu’à buenos aires. Il s’enracine rapidement dans les quartiers populaires et façonne un répertoire nouveau.
Entre-deux-guerres, Seconde Guerre mondiale et conséquences industrielles
Les années 1920–1930 voient une demande explosive. Alfred Arnold (AA) et Ernest Louis Arnold (ELA) deviennent des manufactures majeures ; AA exporte massivement. Après la guerre mondiale, nationalisations (Harmona) et baisse de qualité entraînent la fermeture de Carlsfeld en 1964.
« Ces trajectoires industrielles et migratoires expliquent la postérité artistique de l’instrument. »
Organologie comparée selon Sachs-Hornbostel
La taxonomie Hornbostel/Sachs éclaire pourquoi des objets proches acoustiquement prennent des formes et des usages très variés.
Famille : il s’agit des aérophones à anche libre, où l’air met en vibration une languette métallique. Cette anche vibrante diffère des anches simple ou double des bois.
Principes communs
Le son naît quand le soufflet pousse ou tire l’air à travers des soupapes et active chaque anche. La pression d’air gouverne l’intensité et la dynamique.
Systèmes et familles
Dans cette famille, on trouve l’accordéon, l’harmonium, l’harmonica, le concertina et le bandonéon. Ils partagent le même principe acoustique, mais leurs claviers, sommiers et mécanismes produisent des sons et des réponses très différents.
- Conséquence pratique : la facture (sommier, plaques, lames) façonne le timbre et la justesse.
- Héritage : le sheng et les orgues à bouche sont des ancêtres conceptuels transmis en Europe via des descriptions anciennes.
Systèmes de jeu : bi‑sonore vs uni‑sonore
Les systèmes de jeu définissent en grande partie la logique des doigtés et la couleur expressive de chaque instrument.
Bi‑sonore (tirant‑poussant) : une même touche délivre une note différente selon le sens du soufflet. Ce principe, appelé ici tirant poussant, multiplie les doigtés et exige des stratégies pour assurer la continuité mélodique.
Le modèle argentin Rheinische Lage (71 boutons / 142 voix) est l’exemple type. Il équipe le bandonéon standard du tango et offre une palette expressive où la direction du soufflet sculpte le phrasé.

Uni‑sonore : logique chromatique
L’uni‑sonore produit la même note à l’ouverture et à la fermeture. Cette stabilité facilite la lecture chromatique et rapproche cet instrument de l’accordéon chromatique.
En France, Louis Péguri (1925) a développé des modèles uni‑sonores pour le musette. Kusserow a proposé une variante mixte (main droite uni‑sonore, gauche accords) pour gagner en polyvalence.
- Implications musicales : sur un système bi‑sonore, les accords se construisent parfois note à note, ce qui modifie la gestion des altérations.
- Pédagogie : l’uni‑sonore accélère l’accès aux tonalités et est souvent perçu comme plus simple pour les parcours chromatiques.
- Phrasé : le tirant‑poussant crée un rebond naturel, source d’articulation et de souffle typiques du tango.
Claviers, mains et ergonomie: main droite, main gauche, boutons
La disposition des boutons conditionne la stratégie de doigté et le vocabulaire musical. Les claviers se composent de rangées étagées et courbées, avec de nombreux boutons alignés sur des sections précises. Le musicien doit mémoriser la cartographie des hauteurs pour naviguer vite et juste.
Sur le bandonéon, les boutons sont rentrants, collés sur des leviers qui actionnent des clapets. Les mains sont sanglées; les pouces restent libres pour stabiliser.
Disposition des boutons et symétries
La main droite couvre les aigus, la main gauche les graves. L’étendue approche six octaves, ce qui permet mélodie, contre-chant et accompagnement.
Jeu entravé et sangles: impacts techniques
Les sangles limitent certains mouvements mais améliorent le contrôle du soufflet et l’articulation. La proximité des boutons favorise des staccatos précis et des ornements rapides.
Étendue et polyphonie: mélodie et accords note à note
Les accords se forment souvent note à note, exigeant indépendance digitale et mémoire des positions selon le sens du soufflet. Les modèles uni‑sonores offrent des symétries pratiques; les bi‑sonores demandent des doigtés alternés.
| Caractéristique | bandonéon | concertina |
|---|---|---|
| Type de boutons | Rentrants sur leviers | Sur faces latérales |
| Ergonomie mains | Mains sanglées, pouces stabilisent | Plus libre, modèles anglais/duet |
| Étendue | Près de 6 octaves | Variable selon modèle |
Pédagogie: travailler la coordination entre main droite et main gauche est essentiel pour superposer mélodies, basses et accords. La pratique ciblée du clavier accélère la lecture et le confort de jeu.
Soufflet et gestion de l’air: la “voix” de l’instrument
Le soufflet tient le rôle central : il transforme un geste en phrase musicale et modèle la couleur des notes. Sa fonction est simple : réguler l’air et la pression pour alimenter les anches.
Les gestes de base — tirant et poussant — gouvernent l’attaque et la tenue. Les changements de direction se synchronisent avec le phrasé pour éviter les coupures. Anticiper la réserve d’air permet d’assurer la continuité.
La posture influence le contrôle : assis pour précision, debout pour une projection plus grande. Piazzolla jouait debout pour un son plus ample, mais la gestion devient plus exigeante.
Pression et timbre sont liés : plus de pression donne un son dense et marcato; moins de pression favorise le legato et les micro-accentuations. Les techniques du XXe siècle ont affiné ce contrôle pour enrichir l’expressivité du bandonéon et de l’accordéon.
Pour approfondir la pratique et les doigtés qui accompagnent la gestion du soufflet, consultez une ressource utile sur le clavier et mémoire.
Conception et matériaux: sommiers, plaques, lames, mécanique
La chaîne acoustique débute quand l’air traverse les soupapes et met en vibration des lames d’acier vissées sur des plaques. Ces vibrations se transmettent au sommier puis à la caisse, où la table d’harmonie module le timbre final.
Musique « sur plaque » et couleur sonore
Les plaques en zinc apportent une chaleur et une attaque douce. Le duralumin favorise une projection plus nette et une attaque rapide.
Pour un bandonéon, le choix entre chaleur et projection guide souvent le luthier et le musicien.
Soupapes, boutons rentrants et puissance
Les soupapes commandent l’admission d’air et les boutons rentrants commandent la note. Une mécanique précise — leviers, ressorts, clapets — assure une réponse instantanée.
Tables d’harmonie et propagation
La caisse en bois verni influence la résonance et l’équilibre spectral. Une table rigide propage mieux les harmoniques; une caisse lourde renforce le grave.
Étanchéité et réglage : un soufflet sain et des joints étanches sont indispensables à la tenue et à la puissance. L’entretien régulier (alignement des lames, état des peaux, réglage des soupapes) préserve la justesse et l’homogénéité du modèle.
Sonorités et timbres: velouté, mélancolie, trémolo, puissance
Le passage de la flûte au fueye a offert à l’orchestre un timbre plus sombre et plus humain.
Mutation sonore : à Buenos Aires, l’arrivée du bandonéon a transformé l’orquesta típica. La flûte a laissé place à une voix plus proche du chant. Ce basculement a créé l’identité du tango.
Rôle rythmique et phrasé
Le phrasé du tango repose sur marcato et syncopes. La direction du soufflet sculpte les attaques et le legato.
En jeu, la main gauche fournit basses et appuis. La main droite chante la mélodie et les contre-chants vibrants.
Aníbal Troilo, Astor Piazzolla et la voix du genre
Troilo et Piazzolla ont posé la « voz tango ». Le premier privilégiait le lyrisme intime. Le second étendit l’harmonie et la complexité rythmique.
| Aspect | Fonction | Effet sur l’orchestre |
|---|---|---|
| Timbre | Expression vocale | Donne caractère mélancolique |
| Rythme | Marcato, syncopes | Pulse et tension dramatiques |
| Disposition scénique | Pupitres en avant | Concentre l’attention sur cet instrument |
« Le bandonéon devient voix principale, humaine et poignante. »
- Grandes années : consolidation des orquestas típicas après la fin du XIXe siècle.
- Dimension scénique : plusieurs bandonéons en tête, place centrale garantie.
Concertina: styles, usages et répertoires
Né pour les salons victoriens, le modèle de Wheatstone a rapidement trouvé une place dans la musique populaire anglo‑irlandaise.
Dans les salons du XIXe siècle, cet instrument servait à transcrire airs d’opéra et pièces légères. Les musiciens l’appréciaient pour sa portabilité et sa capacité à dialoguer en formation de chambre.
En folk, reels, jigs et airs lents exploitent la clarté et l’articulation de l’instrument. Le phrasé y demeure net; les ornements et la vitesse font partie du jeu traditionnel.
Variantes et répertoires
On distingue trois systèmes majeurs : anglais (souvent uni‑sonore), anglo (bi‑sonore) et duet (polyphonique). Chaque système oriente la technique et les choix de répertoire.
| Modèle | Caractéristique | Usages |
|---|---|---|
| Anglais | Symétrie, souvent uni‑sonore | Musiques de salon, airs lents |
| Anglo | Bi‑sonore, accent rythmique | Folk anglo‑irlandais, danses |
| Duet | Polyphonie et indépendance | Musiques de chambre, transcriptions |
Plus tard, l’accordéon chromatique prendra une place différente sur la scène orchestrale. Pourtant, cet instrument garde une voix essentielle dans les traditions folk et en musique de chambre.
Pour choisir un modèle adapté à votre projet musical, consultez un article pratique sur comment choisir son accordéon, utile pour comparer portée et ergonomie.
Histoire industrielle : Alfred Arnold (AA), ELA, Louis et Alfred Arnold
Les ateliers de Carlsfeld ont donné naissance à des manufactures qui domineront le marché mondial.
Zimmermann initie la production locale, puis Ernest Louis Arnold (ELA) et alfred arnold transforment l’artisanat en industrie. Ces usines standardisent la facture et créent des signatures sonores recherchées.
Le label « Double A » symbolise l’excellence : mécaniques précises, plaques sélectionnées et finition soignée. Les professionnels repèrent vite la qualité et adoptent ces modèles en concert et en studio.
Durant les années 1920–1930, l’essor du tango alimente une demande massive. Jusqu’à 25 000 bandonéons quittent les ateliers pour l’Argentine pendant l’entre deux‑guerres, renforçant la place de ces manufactures sur le marché.
La Seconde guerre mondiale marque un tournant. Les nationalisations en RDA (Harmona) et les ruptures industrielles entraînent un déclin qualitatif. Carlsfeld ferme en 1964 et la production artisanale décline.
louis arnold incarne la continuité familiale et technique. Les variantes bi‑ et uni‑sonores développées alors expliquent la diversité des modèles historiques encore recherchés.
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« Les instruments AA et ELA en bon état demeurent rares et prisés par les musiciens et collectionneurs. »
Aujourd’hui, ces pièces restent convoitées. Leur rareté alimente un marché de collection, et cet instrument conserve une place centrale dans l’histoire de la musique à soufflet.
Accordéon, concertina, bandonéon: points communs et confusions
Tous ces instruments partagent un même principe : un flux d’air réglé par un soufflet met en vibration des anches libres pour produire le son.
Accordéon chromatique vs diatonique : rappels utiles
Accordéon diatonique : souvent bi‑sonore, il change de note selon le tirant ou le poussant. Ce système favorise des phrasés rythmiques et est ancré dans des traditions régionales.
Accordéon chromatique : uni‑sonore, il délivre la même note dans les deux sens. Ce système facilite l’accès à toutes les tonalités et a joué un grand rôle dans la vogue musette et le jazz.
Pourquoi « comme accordéon » n’est pas exact
Dire « comme accordéon » masque des différences décisives : disposition des claviers, ergonomie des mains et formation des accords.
- Points communs : anche libre, soufflet, gestion de l’air et appartenance aux familles d’aérophones.
- Différences : répartition des touches, logique bi/uni‑sonore, usages répertoires et techniques.
| Aspect | Accordéon diatonique | Accordéon chromatique |
|---|---|---|
| Système | Bi‑sonore (tirant/poussant) | Uni‑sonore (même note) |
| Usage | Traditions régionales, danse | Musette, jazz, musique savante |
| Ergonomie | Doigtés orientés par le sens du vent | Doigtés stables, toutes tonalités |
« Éviter la simplification ‘comme accordéon’ aide à choisir et à enseigner cet instrument avec précision. »
Jeu et techniques: expressivité, tirant/poussant, articulations
Sculpter une phrase tient parfois plus au contrôle du vent qu’à la vitesse des doigts. Le jeu repose d’abord sur la gestion du soufflet. C’est lui qui module l’intensité, le legato et la tenue des notes.
Gestion du soufflet pour la dynamique et la tenue
Anticiper la réserve d’air évite les ruptures et garde la phrase fluide. Travaillez des lignes dynamiques en variant la pression sur de courtes durées.
Les micro‑variations de souffle produisent marcato, legato et staccato sans changer la technique digitale. Exercez des transitions lentes puis rapides pour maîtriser les attaques.

Accords par empilement de notes vs accords préfabriqués
Sur cet instrument, les accords se construisent souvent note à note. Cela demande indépendance des doigts et mémoire des positions.
En comparaison, l’accordéon propose fréquemment des basses préfabriquées. Elles simplifient l’accompagnement mais limitent certaines couleurs harmoniques.
| Technique | Approche main gauche | Effet musical |
|---|---|---|
| Tirant/poussant | Doigtés adaptés selon le sens | Articulation et accents naturels |
| Accords par empilement | Indépendance digitale requise | Palette harmonique souple |
| Basses préfabriquées | Moins de mouvement | Accompagnement stable et rapide |
Affiner l’expression : privilégiez les changements de direction du soufflet pour souligner un accent. Les ornements (trille, trémolo, mordant) s’adaptent à la mécanique; testez‑les lentement.
« La main droite porte la mélodie, la main gauche maintien l’appui: c’est un dialogue constant avec le soufflet. »
Pour approfondir l’entretien et les modèles historiques, consultez une ressource utile sur les modèles traditionnels.
Répertoires: de la musique religieuse et classique au musette et au tango
Dès les années 1830, l’accordéon se glisse entre piano et voix dans les salons bourgeois, où l’on joue airs d’opéra et pièces légères.
Musique classique : au XXe siècle, le champ s’élargit. Hindemith et Berio intègrent l’accordéon au répertoire savant. Ces écritures transforment la technique et la timbre de cet instrument.
Musette, jazz et musiques populaires
En France, le musette place l’accordéon au cœur des bals. Émile Vacher puis Gus Viseur et Jo Privat popularisent un style identifiable.
Tango, chamamé et créations contemporaines
Le bandonéon quitte l’église et devient la voix du tango dans l’orchestre de Buenos Aires. Piazzolla prolonge cette aventure vers le nuevo tango.
Parallèlement, ces boîtes sonores s’invitent au chamamé, au jazz et aux scènes contemporaines. Le concertina, lui, reste ancré en folk et musique de chambre.
« Ces instruments traversent les époques : du culte aux bals, puis aux salles de concert. »
- Chronologie : salons (1830s) → musette / jazz → répertoire savant.
- Plasticité : solo, orchestre, formation de chambre.
- Répertoires variés : religieux, populaire, contemporain.
Pour approfondir la tradition argentine et les modèles uni‑sonores, consultez un article utile sur bandonéon unisonore.
Bandonéon ou concertina : guide des différences
Le tango de Buenos Aires a élevé un petit soufflet sombre au rang d’emblème urbain.
Usage et scènes
Le bandonéon s’impose au cœur des orquestas típicas de Buenos Aires. Il tient souvent la ligne mélodique et le rôle de soliste.
Le concertina, lui, vit dans les sessions folk et les salons. Il favorise le dialogue intime et s’intègre aux textures de chambre.

Apprentissage, doigtés et difficulté perçue
Le système bi‑sonore du bandonéon impose une cartographie complexe. Les mains sanglées et la gestion du soufflet accroissent la courbe d’apprentissage.
Les modèles uni‑sonores et le concertina anglais offrent une progression plus linéaire. Les doigtés y restent plus stables.
Projection, timbre et rôle en ensemble
Projection: le bandonéon projette plus fortement; son timbre est velouté et sombre.
Ensemble: il prend fréquemment la place de leader. Le concertina apporte des sons clairs et précis en soutien ou en duo.
| Critère | bandonéon | concertina |
|---|---|---|
| Scène | Orquesta típica, solo | Session folk, chambre |
| Apprentissage | Complexe (bi‑sonore) | Plus accessible (uni‑sonore) |
| Timbre | Velouté, profond | Clair, incisif |
« Choisir un modèle, c’est d’abord définir la place que vous voulez tenir en musique. »
Choisir son instrument: modèles, état, restauration, budget
Un bon achat combine un modèle recherché, un état sain et une restauration maîtrisée.
Anciens modèles, rareté et coûts
Double A et ELA restent des références : ces bandonéons historiques sont rares et prisés par les musiciens. Leur qualité de fabrication augmente nettement le prix.
Du côté des accordéons, les maisons italiennes (Soprani, Cavagnolo, Crosio) marquent l’histoire. Les exemplaires en bon état conservent une valeur scellée par les années.
Points de contrôle essentiels
Vérifiez les lames (acier, absence de rouille) et la planéité des plaques. Contrôlez les peaux pour souplesse et étanchéité.
Testez le soufflet : tenue d’air, rigidité et bruits parasites influent sur la dynamique et la stabilité des notes.
Inspectez la mécanique : boutons, leviers, ressorts et soupapes doivent revenir régulièrement sans jeu excessif.
Budget et restauration
Anticipez coûts de restauration et disponibilité des pièces. Pour cet instrument, un luthier spécialisé garantit un diagnostic fiable et des réglages adaptés.
« Arbitrer entre un modèle historique et une fabrication moderne dépendra toujours du profil artistique et du budget. »
Conclusion
Le XIXe siècle a semé les bases qui différencient encore aujourd’hui ces boîtes à soufflet. Les systèmes bi‑ et uni‑sonores, l’ergonomie des mains, la disposition des boutons et le rôle du soufflet façonnent l’identité de chaque instrument.
Sur le plan musical, le bandonéon conserve la voix du tango, le concertina rythme le folk et la chambre, et l’accordéon navigue du musette au jazz et au répertoire savant.
Le timbre et la projection déterminent la place en solo ou en ensemble. Pour choisir, essayez plusieurs modèles, vérifiez l’ergonomie, le répertoire visé et le budget, y compris la restauration pour les pièces historiques.
Pour mieux comprendre les types et caractéristiques et affiner votre choix, consultez cette ressource. Ces instruments restent vivants : héritage et modernité continuent d’alimenter la création musicale.

